La rosacée est une affection cutanée chronique courante qui touche, plutôt les personnes à peau claire et deux fois plus de femmes que d’hommes. Les symptômes se révèlent en général autour de la quarantaine et se concentrent sur la partie centrale du visage, évitant en général le pourtour des yeux et de la bouche. On estime qu’elle pourrait concerner de 1 à 10% de la population en Europe, notamment dans les pays les plus au nord.
La rosacée est caractérisée par des signes et des symptômes spécifiques situé principalement sur les joues, le nez, le front ou le menton. Les signes les plus fréquents sont l’érythème (rougeurs ou flushes), l’existence de petits vaisseaux apparents et dans certains cas des lésions inflammatoires à type de papules et pustules. C’est en raison de ces dernières lésions qu’on a longtemps désignée cette affection « acné rosacée », terme qui n’a plus cours aujourd’hui.
Dans les cas les plus avancés, on retrouve des lésions hypertrophiques nommée phyma (comme le rhinophyma). Ces signes sont parfois accompagnés d’une irritation oculaire et ont un retentissement important sur le bien-être émotionnel des personnes concernées.
Si les mécanismes et les causes de la rosacée sont nombreux, (facteurs génétiques, dérégulation du système immunitaire, perturbations neuro-vasculaire, l’influence du microbiote cutané et de son déséquilibre (dysbiose) représente une nouvelle piste sérieuse de recherche. (1-3)
De nombreux facteurs peuvent déclencher l’apparition d’une rosacée :
Certains de ces évènements provoquent directement une dilatation des vaisseaux et déclenchent des rougeurs, tandis que d’autres comme la dysbiose (déséquilibre du microbiote) agissent par différents mécanismes, provoquant une augmentation de l'inflammation cutanée (4).
Le Demodex, tel est son nom, est un acarien microscopique qui se développe dans les glandes sébacées et que l’on retrouve fréquemment chez les sujets atteints de rosacée. Son implication expliquerait pourquoi certains traitements antiparasitaires comme le metronidazole ou la permethrine permettent d’améliorer les symptômes de la rosacée.
Enfin, des altérations du microbiote intestinal sont également fréquemment retrouvées chez les patients atteint de rosacée (4).
Stade 1 : Flushes, caractérisés par l’apparition de rougeurs intenses sur le visage, voire le cou et le décolleté associés à une sensation d’échauffement et qui disparaissent après quelques minutes
Stade 2 : Couperose, petits vaisseaux apparents sur les joues et les ailes du nez
Stade 3 : Papulo-pustules : apparition de boutons rouges (papules) parfois à tête blanche (pustule)
Stade 4 : Phyma : lésions hypertrophiques notamment au niveau du nez. Ce stade est plus fréquent chez les hommes.
Le premier conseil des dermatologues est de protéger sa peau du soleil.
Il est également très utile de se protéger, du vent et d’éviter les variations brusque de température comme passer du froid au chaud. Il faut éviter les bains trop chauds ou un exercice trop intense qui provoquent une dilatation rapide des vaisseaux.
Dans le même ordre d’idée, il est recommandé d’éviter de boire et manger trop chaud, de limiter les épices fortes et l’alcool.
La peau et son microbiote sont en interaction permanente afin de conserver un équilibre et éviter d’alerter le système immunitaire. Cet équilibre est continuellement affecté par des facteurs environnementaux qui modifient la composition du microbiote cutané et les fonctions barrière de la peau. Ces déséquilibres sont impliqués dans de nombreuses dermatoses inflammatoires comme l’acné, la rosacée, la dermite séborrhéique etc…(4, 5)
L’établissement d’un lien entre Rosacée et dysbiose intestinale comme cutanée à conduit les chercheurs à expérimenter l’effet des probiotiques par voie orale avec une certaine efficacité. L’utilisation topique d’extraits probiotiques et de prébiotiques, par leur capacité à apaiser la peau offrent une solution pratique et efficace pour contenir les poussées de Rosacée.
(1) Vermuri RC and al. Major Pathophysiological Correlations of Rosacea; A Complet Clinical Appraisal. Int J Med Sci. 2015; 12(5);387-396
(2) Zaidi, A.K.; Spaunhurst, K.; Sprockett, D.; Thomason, Y.; Mann, M.W.; Fu, P.; Ammons, C.; Gerstenblith, M.;
(3) Tuttle, M.S.; Popkin, D.L. Characterization of the facial microbiome in twins discordant for rosacea. Exp. Dermatol. 2018, 27, 295–298.
(4) Deng, Z., Chen, M., Xie, H., Jian, D., Xu, S., Peng, Q., et al. (2019). Claudin reduction may relate to an impaired skin barrier in rosacea. J. Dermatol. 46, 314–321. doi: 10.1111/1346-8138.14792
(5) Ellis S.R and al. The Skin and Gut Microbiome and Its Role in Common Dermatologic Conditions